Avec ses 551 602 km2 et ses quelque 59 millions d’habitants (métropole), la France ne saurait certes être considérée comme un grand pays à l’échelle du globe. Aussi son poids économique, qui en fait la 5e puissance mondiale a-t-il de quoi surprendre. En fait, elle a su très tôt tirer profit d’atouts naturels indéniables, à commencer par sa situation géographique au débouché ou sur le passage des principaux flux commerciaux d’Europe occidentale.
A cet égard, le Marché commun mis en place en 1957, a constitué pour les entreprises françaises une véritable aubaine, tandis qu’anciennes colonies et DOM-TOM continuent de représenter d’importants partenaires commerciaux.
Agriculture
Avec 23 % de la production agricole européenne en 1999, la France est largement en tête des pays de l’Union, devant l’Italie (15,4 %) et l’Allemagne (15,2 %). Il est vrai que, depuis les années 1950, l’agriculture française a connu une modernisation considérable.
La population active agricole continue de diminuer, poursuivant ainsi le mouvement qui avait puissamment repris après la fin du dernier conflit mondial : si, en 1946, elle occupait encore un tiers des actifs, sa part n’a cessé de reculer et, en 2000, elle se serait établie à 3,5 % de la population française. En revanche, il semblerait que cette population connaisse un relatif rajeunissement, lié surtout aux départs massifs en retraite et préretraite : 53 % de chefs d’exploitation avaient moins de 50 ans en 2000, contre 42,6 % en 1988.
Avec 28 millions d’hectares, les activités agricoles occupent environ 60 % du territoire métropolitain français. En fait, un peu plus de la moitié seulement de cette surface est mise en culture, et la déprise agricole constatée depuis plusieurs décennies profite à l’urbanisation, mais aussi à la forêt.
En 2000, d’après l’Insee, la part en valeur de chaque groupe de produits agricoles dans l’ensemble de la production agricole s’établissait ainsi : – produits végétaux divers (plantes fourragères, plantes et fleurs) : 10,8 % ; – fruits et légumes : 10,4 % ; – autres produits animaux (lait et produits laitiers, lapins, etc.) : 13,3 % ; – produits avicoles : 6,4 % ; – bétail : 18,4 % ; – plantes industrielles : 6,8 % ; – céréales : 15,5 % ; vins : 14,2 % ; services (agri-tourisme, etc.) : 4,2 %.
En termes de production, le bétail, avec 11,9 milliards d’euros en valeur en 2000, arrive nettement en tête, devant les céréales (10 milliards pour 66 millions de tonnes) et les vins (8,9 milliards d’euros). Avec 22,6 milliards de litres en 2000, la collecte française de lait de vache, bien qu’en recul par rapport à 1990, représente un cinquième du total européen. Si les pêches ont aujourd’hui un poids dérisoire tant par rapport au niveau européen que mondial (341.000 tonnes en 1999, essentiellement de thon tropical) et ne concernent plus que 6.000 navires pour environ 20.500 marins embarqués, les élevages marins, principalement d’huîtres et de moules, ont le vent en poupe puisque leur production a doublé depuis le début des années 1980. Enfin, la récolte de bois – 36;2 millions de m³ en 1999 – alimente toute une filière (sciage, travail du bois, fabrication d’objets, production de papier et de carton) qui emploie environ 100.000 personnes. La production agricole est également à l’origine d’un important secteur d’industries agroalimentaires qui, à la fin 1999, avec quelque 3.000 entreprises, employaient 370.000 salariés dont 122.000 pour la seule industrie des viandes.
Industries
la France est la quatrième puissance industrielle mondiale, derrière les États-Unis, le Japon et l’Allemagne. Dans leur secteur d’activité, plusieurs groupes français occupent même la première place face à leurs concurrents étrangers : c’est le cas notamment de L’Oréal (cosmétiques), Michelin (pneumatiques) ou Alcatel (matériel électrique, télécommunications).
Bien que dominées par les services, les bureaux d’études, les sociétés d’ingénierie et le «tertiaire technologique», les nouvelles formes d’industries, très diversifiées, sont performantes dans les domaines où les structures se sont adaptées aux contraintes du marché (aérospatiale, télécommunications, micro-informatique), souvent en association avec des partenaires européens.
Les branches employant le plus de salariés sont les industries mécaniques, électriques et électroniques (25 % en 1998), le travail des métaux (11,7 %) et le bois-papier-imprimerie-édition (10,2 %). Une mention particulière doit être faite à l’automobile dont la production annuelle, de l’ordre de 5 millions de véhicules, est assurée par quelque 300.000 salariés de grands groupes (PSA, Renault), mais dont les emplois induits (sous-traitance, équipements, etc.) sont estimés à quelque 2,6 millions.
Avec 88 % de ses entreprises comptant moins de 200 salariés en 1998, l’industrie française est peu concentrée. C’est que, à côté de grands — voire très grands groupes — vivent et prospèrent de très nombreuses PME, exerçant souvent des activités de sous-traitance.
Les exportations
On se doit de citer tout d’abord le secteur agroalimentaire qui, avec 9,4 milliards d’euros d’excédent au titre de 2000, représente un poste traditionnellement actif à l’export. Le fer de lance en est indubitablement constitué par les boissons et alcools (champagne, vins, cognac), puis viennent les céréales et les animaux et viandes. Suivent, de très près, l’industrie automobile (9,3 milliards d’euros) et les biens d’équipement – avec une situation contrastée : solde très fortement positif pour l’industrie des transports profitant des succès aéronautiques (dont Airbus) et navals de l’industrie française ; négatif pour les équipements mécaniques et électriques-électroniques.
Les principaux partenaires commerciaux de la France sont les pays de l’Union européenne, avec lesquels son commerce est excédentaire et qui concentraient 62 % de ses exportations et 60 % de ses importations en 2000, suivis de très loin par l’Amérique et l’Asie. Le marché communautaire – où se détache nettement l’Allemagne, partenaire traditionnel, suivie du Royaume-Uni, de l’Italie et de l’Espagne – constitue donc un débouché primordial pour les entreprises exportatrices françaises.
Les importations S’agissant des importations, on ne sera guère surpris de trouver en premier lieu l’énergie, poste traditionnellement déficitaire mais pour lequel 2000, avec – 23?5 milliards d’euros, constitue un record depuis le second choc pétrolier. Les principaux fournisseurs d’hydrocarbures de la France sont la Norvège, puis l’Arabie Saoudite, la Russie et le Royaume-Uni. Les autres branches importatrices nettes sont les biens d’équipement domestique et l’habillement-cuir.
La balance des paiements À l’image des échanges commerciaux, ceux des services et revenus ont enregistré un excédent en recul en 2000, à 3?9 milliards d’euros. Ils n’en constituent pas moins une valeur sûre pour l’économie française à l’export, en particulier le poste voyages qui continue de profiter des arrivées massives de touristes sur le territoire français. On citera également les services aux entreprises (ingénierie, conseil, communication, services financiers, etc.), extrêmement dynamiques et pour lesquels la France jouit d’une solide réputation d’expertise.
Les services Tertiarisation de l’économie : sans doute cette expression résume-t-elle le mieux la place désormais prépondérante prise par les services dans le système productif français, à l’image de l’évolution constatée dans les principaux autres pays industrialisés. Sans s’étendre sur les modifications majeures qu’elle a apportées notamment dans le mode de fonctionnement des entreprises, la spatialisation des productions, les rapports au travail, on rappellera qu’en 2000, le secteur employait près des trois-quarts de la population active française.
Autre secteur important : le commerce, marqué depuis plusieurs décennies par un bouleversement considérable au profit de la grande distribution, dont plusieurs acteurs constituent des groupes de taille mondiale, souvent à la faveur de fusions-acquisitions de grande ampleur (Carrefour, Auchan, Leclerc, Intermarché…).
Le tourisme
Outre les transports, le tourisme occupe une place de choix, en premier lieu parce qu’il engendre des rentrées de devises considérables (en 2000, le poste «voyages» aurait dégagé un excédent record de près de 15,24 milliards d’euros). En outre, son intensité capitalistique moyenne (sauf pour certains segments tels les complexes hôteliers ou les remontées mécaniques) et ses besoins importants en main-d’œuvre (1,2 million d’emplois dans l’acception large, dont de très nombreux saisonniers) en font une activité économique essentielle. Il donne lieu à des activités très diversifiées, tant en termes d’hébergements (hôtellerie, campings, gîtes ruraux…) que d’organisation de voyages (agences, autocaristes, excursionnistes…) ou de pratiques (entrées aux musées et monuments ou aux parcs de loisir, randonnées, tourisme d’affaires, etc.).
La France occupe, depuis plusieurs années, le premier rang mondial, devant les États-Unis et l’Espagne, pour le nombre total de touristes étrangers accueillis. En 2000, près de 75,5 millions d’entre eux – record absolu – se seraient rendus en France. La balance extérieure du tourisme français est en effet très largement excédentaire : en 2000, le tourisme a généré en France pour 32,78 milliards d’euros de recettes, alors que les touristes français voyageant à l’étranger n’ont dépensé que 17,53 milliards d’euros, la balance des paiements dégageant donc un excédent d’environ 15,24 milliards d’euros. La variété des paysages, la longueur des côtes, le nombre et la diversité des monuments, sans oublier le prestige de la cuisine française expliquent sans doute l’engouement ancien des visiteurs.