GEOGRAPHIE – ALLEMAGNE

GEOGRAPHIE DE L'ALLEMAGNE L’Allemagne s’intègre dans la communauté démocratique occidentale, dont elle est un élément essentiel; mais sa géographie la place également au cœur de l’Europe centrale, sur un territoire qui s’étend des Alpes et du massif de Bohême jusqu’à la mer du Nord et à la Baltique, du Rhin à l’Oder. 

Au cœur de l’Europe centrale, l’Allemagne est une contrée plus continentale que maritime, partagée en trois grandes unités naturelles, du sud au nord : la zone subalpine et danubienne, les massifs centraux de l’Allemagne moyenne (Mittelgebirge) et la grande plaine du Nord.

L’étroit ourlet alpestre qui domine le Piémont bavarois se compose d’ouest en est de l’Allgäu humide, drainé par l’Iller, des Préalpes calcaires de Bavière où culmine la Zugspitze (2.963 m), entre le Lech et l’Inn, et des Préalpes de Salzbourg au relief déchiqueté. Les glaciations ont laissé à leur pied plusieurs lacs (Bodensee, Chiemsee). Le plateau bavarois, modelé en collines morainiques verdoyantes et en terrasses caillouteuses, s’incline en pente douce vers la vallée mal drainée du Danube. L’ Allemagne moyenne est une marqueterie de massifs anciens, de bassins et de fossés d’effondrement dont la juxtaposition irrégulière cloisonne le relief. 

A la périphérie des massifs anciens, des gisements houillers sont exploités dans la Sarre, à Aix-la-Chapelle et surtout dans la Ruhr, où les réserves sont immenses (20 milliards de tonnes exploitables) dans toutes les qualités (gras cokéfiables). Les veines, épaisses de 1 à 3 m, plongent vers le nord, avec un pendage fort puis très modéré, sous les sédiments tertiaires du bassin de Münster, où elles sont exploitées à plus de 1?000 m de profondeur. 

Le Massif schisteux rhénan, fractionné en plateaux individualisés par les entailles vigoureuses des étroites vallées affluentes du Rhin (Hunsrück, Westerwald, Eifel, Sauerland), est relayé au centre-nord par les longues barres du Teutoburger Wald et des Wiehengebirge, puis par l’écharpe des bastions et pointements volcaniques (Vogelsberg) de Hesse, jusqu’à la Forêt-Noire, sœur jumelle des Vosges, au sud-ouest. 

Plus à l’est, le Harz (1.142 m) surgit comme une imposante île de granit, tandis que l’éperon effilé du Thüringer Wald et les blocs faillés du Fichtelgebirge (1.050 m), du Bayerischer Wald et de l’Erzgebirge forment les contreforts du massif bohémien. Bassins et fossés aèrent ce lourd bâti hercynien. Le bassin sédimentaire de Thuringe, tapissé de lœss fertiles, est le plus grand d’Allemagne ; celui de Souabe-Franconie est limité au sud par l’impressionnant abrupt du front de côte du Jura souabe (400 m). 

La dépression de Hesse ménage des passages essentiels entre nord et sud, et le fossé rhénan ouvre de Bâle à Bingen un couloir grandiose (300 km), devenu l’axe de circulation vital de l’Europe. Le Mittelgebirge est ourlé au nord par un ruban de terres lœssiques fertiles, les Börde, puis la grande plaine du Nord développe ses immenses horizons. Dans le Mecklembourg, les arcs morainiques glaciaires, disposés en guirlandes parallèles, donnent un moutonnement de collines où scintillent des milliers de lacs glaciaires. Les cours d’eau (Weser, Ems) coulent à fleur de plaine sur de vastes épandages de sable et d’argile : c’est la Geest, coiffée de landes, tandis que les dépressions mal drainées fixent d’immenses tourbières (les Moore), comme celles de Boutrange. 

La grande plaine recèle d’importants gisements de potasse (Hanovre, Strassfurt, Sondershausen), de sel (Magdeburg, Halle) et d’hydrocarbures : les réserves de pétrole de Celle et de Hanovre n’ont pas l’importance des ressources en gaz naturel (400 milliards de mètres cubes) de l’Emsland et de la mer du Nord. À la limite de la plaine et des massifs anciens, d’énormes gisements de lignite se sont accumulés au tertiaire à l’ouest de Cologne (55 milliards de tonnes de réserve) et en Lusace (40 milliards de tonnes). 

Le littoral de la mer du Nord porte les stigmates des assauts dévastateurs des marées-tempêtes qui, du XIe au XVIe siècle, ont rompu le cordon dunaire en un chapelet d’îles (Frise), ouvert le golfes de Dollart (1277) et de Jade (1511). Entre la Geest et les estrans luisants de vase s’intercalent de fertiles polders argileux (Marschen) endigués dès le XIe siècle. Plus découpée, agrémentée de dunes et de falaises, la côte balte offre de multiples abris naturels où se blottissent des stations balnéaires, en Schleswig-Holstein ; au-delà, au Mecklembourg, la côte régularisée n’offre guère de havres naturels.