L’ECONOMIE CROATE

ECONOMIE CROATELa Croatie comprend les 4/5e du littoral de l’ancienne Fédération yougoslave, soit 1.778 km de côtes. Elle a ainsi gardé les 2 premières agglomérations industrielles portuaires de l’ancienne Yougoslavie: Rijeka et Split (chantiers navals). Cette activité industrielle et l’importance des infrastructures touristiques sur la côte dalmate ont largement contribué à faire de la Croatie une des plus riches républiques de l’ex-Yougoslavie, avec la Slovénie. Une autoroute relie Zagreb à l’Italie et à Belgrade, permettant de se rendre dans les nombreuses stations thermales du Nord. La Croatie a connu une chute importante de son activité économique depuis le début des années 1990. Elle tend depuis à opérer un redressement et, en 1997, grâce à une activité intense dans le secteur du bâtiment et des recettes touristiques en forte hausse, son taux de croissance s’élevait à 6,5 % (contre 6 % en 1996 et 5,9 % en 1994), mais les estimations pour 1998 sont moins optimistes avec 3 %. Suite à une politique monétaire rigoureuse, l’inflation n’excédait pas 6 % en 1997. L’économie croate est privée à 60 %. Une première vague de privatisations, entamée pendant la guerre, avait concerné les petites entreprises, les magasins et les appartements. Une seconde vague de privatisations a débuté en 1996. Le secteur bancaire est en voie de privatisation. L’ensemble du processus est altéré par de nombreuses irrégularités qui ont profité à l’équipe au pouvoir. Des scandales en chaîne, tels que celui de la Dubrovacka Banka (5e banque du pays), ont éclaboussé la classe politique dans son ensemble, jusqu’à la famille du président lui-même. Le taux de chômage est élevé : 15,9 % en 1996, 17,6 % en 1997 et 18,6 % en 1998. L’introduction d’une TVA au taux unique de 22 % en janvier 1998, approuvée par le FMI, avait pour but de freiner l’évasion fiscale et de réduire la part de l’économie souterraine. Mais le panier de la ménagère en a été grevé et le mécontentement social s’en est accru d’autant. En fait, cette tension était perceptible dès 1997, un grand nombre de salariés accusant des retards, allant de 2 mois à 1 an dans le versement de leur salaire. Depuis, manifestations diverses, grèves et menaces de grèves se sont multipliées. La Croatie souhaite s’insérer dans l’économie mondiale et multiplie les démarches dans ce sens (accord de libre-échange avec la Slovénie en janvier 1998, négociations avec la Roumanie…)

Agriculture
Dans le domaine agricole, le territoire croate comprend 3 régions: au sud de la Slovénie, entre l’Adriatique et la Drave (frontière hongroise), la Croatie proprement dite, pays de polyculture (céréales, tabac, vigne), de forêts ou d’élevage ovin sur les plateaux du Karst, aux grands poljés cultivés; à l’est, entre Drave et Save, les plaines fertiles de la Slavonie (céréales, bovins); à l’ouest, l’Istrie, les îles et les chaînons dinariques (Kapela, Velebit, Dinara) qui longent jusqu’à l’Herzégovine la côte de Dalmatie au climat méditerranéen et aux cultures en terrasses.

Mines et industries
L’industrialisation récente a su utiliser les ressources naturelles locales – charbon de l’Istrie, lignite et pétrole raffiné à Sisak, gaz naturel de Slavonie, hydroélectricité – associées aux minerais de fer (aciéries de Caprag) et de bauxite (fonderie de Razine) d’Istrie et de Dalmatie. De nombreuses industries (métallurgiques, mécaniques, textiles, chimiques, alimentaires, etc.) se sont développées dans les villes principales: Karlovac, Osijek, Pula, Rijeka, Sisak, Savonski Brod, Split et Zagreb. On peut ainsi mentionner le triangle industriel Varazdin-Karlovac-Sisak, dont les 2 premières villes sont tournées vers l’industrie textile, tandis que la dernière est spécialisée dans la sidérurgie et la pétrochimie.