La politique économique engagée à partir de 1948, inspirée du modèle soviétique, lança la Pologne dans la voie d’une modernisation rapide de son appareil productif, jusqu’alors retardataire. Dans le contexte d’une économie peu développée, la planification apparut comme un atout et le nouveau régime put se prévaloir dans les années 1950 de taux de croissance élevés. Par la suite, dans une économie devenue plus complexe, la centralisation apparut plutôt comme un handicap. L’introduction, à maintes reprises, de mécanismes destinés à décentraliser la gestion des relations économiques ne parvint pas à redonner durablement de la vigueur au système. Dans les années 1970, la Pologne contractait une dette considérable auprès de l’Occident pour financer une ambitieuse politique de développement qui fit long feu. En 1988, l’Etat introduisit d’importantes réformes (soutien à la libre entreprise, libération des prix agricoles, incitations aux investissements étrangers), mais la véritable libéralisation n’intervint qu’avec le «saut dans le marché» accompli en 1990, à l’instigation des gouvernements démocratiques en place depuis 1989.
Depuis 1997 environ, la Pologne semble cependant connaître un passage à vide, malgré une légère reprise début 2000. Les répercussions des crises asiatique et russe, l’appréciation continuelle du zloty face aux devises étrangères semblent avoir brisé le cercle vertueux de la croissance. Avec une prévision de 2 % pour l’année 2001, la Pologne connaîtra sa croissance la plus faible depuis 1992. La remontée du zloty est à l’origine d’un creusement du déficit commercial, qui a atteint 9 % du PIB au printemps 2000. Cette situation pourrait à terme handicaper la Pologne lors de son entrée dans la zone euro. L’un des effets de ce ralentissement est la remontée du chômage, qui après être passé sous la barre des 10 % en 1997 atteignait de nouveau 13 % en 1999, et 17 %.