ECONOMIE SUISSE

 

La structure de l’économie – notamment caractérisée par un haut degré de spécialisation, la présence de grandes multinationales et la réputation du secteur bancaire – complique la question de l’adhésion du pays à l’Union européenne.
 
Agriculture
Après avoir rassemblé à la fin du XIXe siècle près de 40 % de la population active, le secteur agricole n’en représente plus que 5,5 %. Malgré un protectionnisme affirmé dans ce domaine, source de complications pour une éventuelle intégration à l’Union européenne et responsable de coûts de la vie élevés, l’agriculture suisse vit une période difficile. Les exploitations sont petites – 38 % seulement ont moins de 5 ha – et le terrain est cher, ce qui amplifie un exode rural déjà soutenu. Malgré ces handicaps, la Suisse, grand pays d’élevage, se place au deuxième rang pour le rendement laitier en Europe, après les Pays-Bas. Les fromages suisses (gruyère, emmenthal, tilsit) sont réputés. Le vignoble, essentiellement le long de l’arc lémanique, au Tessin et en Valais, est connu pour ses vins blancs (cépages chasselas) et rouges (cépages pinot, gamay et merlot). Quant au Plateau, il donne des betteraves à sucre, du blé, des pommes de terre et tous les produits de base dont le pays aurait besoin en cas de crise. L’arboriculture – qui fournit poires, pommes, abricots, cerises et pruneaux – concerne la plupart des cantons situés à faible altitude.
 
Ressources minérales et énergétiques La Suisse est pauvre en ressources minérales, les mines des Alpes ayant été progressivement abandonnées. Elle dispose, en revanche, d’un fort potentiel hydraulique, maîtrisé par de puissants barrages (Dixence, Mauvoisin…). Les centrales hydroélectriques, qui fournissent 62 % de l’électricité, sont complétées par un réseau de centrales nucléaires (Beznau, Mühleberg, Gösgen et Leibstadt).
 
Industrie
La Suisse est l’un des pays les plus industrialisés d’Europe. Bon nombre de ses entreprises ont une envergure mondiale, comme Novartis et Hoffmann-La Roche pour la chimie. La réputation des puissantes sociétés agroalimentaires, Nestlé et Jacobs-Suchard en tête, n’est plus à faire; c’est d’ailleurs de l’importance de ces firmes, qu’est née l’image d’une Suisse dominatrice, imposant ses modes de consommation. Les grandes entreprises de machines et métaux sont elles aussi prospères (Asea-Brown Boveri, Sulzer). Mais la Suisse brille surtout grâce aux noms de ses firmes horlogères traditionnelles comme Tissot, Longines et Rolex, sans oublier les produits nouveaux comme la Swatch, adaptation réussie face à la concurrence japonaise. Si la Suisse ne compte que pour 0,08 % de la population mondiale, elle exporte 1,4 % des produits manufacturés dans le monde et en importe plus de 1,5 %.
 
Services
La Suisse est un important prestataire de services. C’est d’abord une place financière, rendue particulièrement attractive par son secret bancaire, qui peut cependant être levé pour les besoins de la procédure pénale. Les assurances et les réassurances jouissent également d’une grande réputation (les Suisses détiennent le record du peuple le mieux assuré du monde). Une grande partie des activités de services se déroule hors des frontières. Grâce au solde positif de la balance des paiements et à la rigueur du contrôle monétaire, le franc suisse est une monnaie solide. Mais cette réputation monétaire ne va pas sans son lot d’inconvénients, à commencer par la cherté des produits et des services. Le tourisme et le commerce en subissent parfois les contrecoups.