En octobre 2024, le Portugal a introduit une nouvelle dimension dans le monde du transport ferroviaire avec le lancement du passe vert, offrant une solution économique et écologique aux voyageurs. Ce titre de transport, au prix attractif de 20 € par mois, permet d’explorer le pays en train, à l’exception des lignes à grande vitesse et des trains urbains de Lisbonne et Porto. Cette initiative vise à promouvoir la mobilité durable tout en rendant le voyage en train accessible à tous.
Innovations et Avantages du Passe Vert
L’adoption de ce nouveau passe ferroviaire a suscité un intérêt massif, manifesté par la vente de 3 000 passes en seulement trois jours. Il permet aux utilisateurs, comme Adriana da Silva et son frère, deux étudiants de Lisbonne, de se rendre régulièrement dans le nord du pays pour y visiter leur famille, à un coût largement inférieur à celui des billets standards. Adriana partage son enthousiasme vis-à-vis de cette initiative, soulignant à la fois la simplicité de l’acquisition du passe et son impact considérable sur la réduction de leurs dépenses de transport.
Cependant, le passe vert possède certaines restrictions. Il n’inclut pas les trains alfa pendulares, plus rapides, qui connectent Lisbonne aux villes de Porto et Faro, ainsi que les trains urbains qui bénéficient déjà de tarifs préférentiels. De plus, une réservation 24 heures à l’avance est requise pour pouvoir voyager sur les lignes régionales.
Contexte Politique et Comparaison Internationale
La mise en service de ce titre intervient sous la gouvernance du nouveau gouvernement de droite, qui a pris les rênes du pays en avril 2024. Cette mesure, bien qu’initiée par le précédent ticket de 49 € issu du parti socialiste-écologiste Livre, est maintenant élargie pour englober une gamme plus vaste de services ferroviaires. Isabel Mendes, présidente du groupe parlementaire Livre, rappelle toutefois que leur proposition initiale avait pour ambition d’embrasser un programme plus large touchant toutes les modalités de transport, afin de pallier les limitations du réseau ferroviaire national.
Sur le plan international, le Portugal s’inspire du Deutschlandticket allemand et du Klimaticket autrichien, tout en proposant des tarifs nettement plus avantageux, ce qui positionne le passe vert comme une solution particulièrement économique dans le sud de l’Europe.
Viabilité et Défis à Surmonter
Le faible coût du passe soulève néanmoins des inquiétudes quant à la viabilité financière du système. Avec un soutien gouvernemental de 115 millions d’euros pour promouvoir la mobilité verte, dont 18,9 millions attribués spécifiquement à CP (Comboios de Portugal), les critiques évoquent les défis existants tels que la maintenance du matériel roulant et les grèves fréquentes qui pourraient compromettre l’efficacité du nouveau titre. La dette élevée de la CP et la nécessité d’investissements majeurs dans les infrastructures ferroviaires sont également des préoccupations persistantes.
Malgré ces obstacles, le passe vert représente un pas important vers la réalisation d’une mobilité plus durable et inclusif au Portugal, envisageant une réduction de la dépendance au transport automobile et une exploration plus libre et respectueuse de l’environnement du pays.