ECONOMIE

 L’économie yougoslave, sinistrée, a été de surcroît profondément affectée par la guerre et par quatre années de l’embargo décrété par les Nations unies. Entre 1990 et 1995, le PIB à chuté de 40 %, et l’industrie a perdu 55 % de ses capacités. On pouvait cependant observer une hausse de 7,4 % du PIB en 1997 (5,9 % en 1996), mais, en 1998, il n’atteignait que 2,6 %. L’industrie serbe à perdu plus de 70 % de ses capacités par rapport à 1989. La production industrielle avait augmenté en 1997 de 9,5 % (7,5 % en 1996), mais, en 1998, elle était retombée à 3,8 %.

À la différence du Monténégro, la Serbie, malgré les déclarations de ses dirigeants, semble plutôt freiner le processus de privatisation. Les anciens communistes et néo-managers qui détiennent la propriété publique luttent pour conserver leurs sièges et leurs privilèges. Il semble qu’une grande part du patrimoine doive rester entre les mains de l’État et que le reste fasse l’objet de marchandages entre les groupes intéressés.

La privatisation du secteur bancaire ne peut être réalisée actuellement, la plupart des banques étant en situation de faillite virtuelle.

L’économie parallèle contribuerait, aujourd’hui, pour plus de 50 % à la formation du PIB.

Les salaires, particulièrement bas, ne sont versés qu’après des semaines de retard. La situation des retraités est très difficile, ils ne perçoivent leur pension que tous les deux mois au mieux. Un tiers de la population yougoslave dispose aujourd’hui de revenus inférieurs au seuil de la pauvreté. Le chômage est élevé et ne cesse d’augmenter. Il touche, en 1998, 27,1 % de la population totale, contre 25,9 % en 1997 et 25,7 % en 1996. Mais il pourrait en réalité avoisiner les 50 %, les chiffres ne prenant pas en compte la totalité des chômeurs. Une rénovation profonde de l’économie passe par l’acquisition de nouveaux crédits, dont l’ouverture suppose des relations normalisées avec les institutions monétaires. La guerre qui a eu lieu au Kosovo (1998-1999) n’a fait que renforcer l’isolement serbe et l’on peut craindre, sur le plus long terme, si des mesures adéquates ne sont pas prises, qu’elle ait de graves conséquences sur l’économie yougoslave, à la mesure des difficultés rencontrées aujourd’hui par la Russie.