HISTOIRE – SLOVENIE

C’est au VIe siècle que les Slovènes, peuple venu de l’est, s’établirent sur le territoire qu’ils occupent encore aujourd’hui. Incorporé au VIIIe siècle à l’Empire de Charlemagne et évangélisé, le territoire slovène subit à la fin du Xe siècle une invasion magyare. Il fut annexé par les Habsbourg au milieu du XIIIe siècle. Le courant luthérien y était influent, et la traduction de la Bible en slovène, promue langue écrite, suscita le développement d’une littérature qui accélèra la prise de conscience du particularisme slovène. Incorporé de 1809 à 1813 aux provinces Illyriennes sous administration napoléonienne – ce qui favorisa la pénétration des idées révolutionnaires dirigées contre l’absolutisme des Habsbourg – le territoire slovène retourna à l’Autriche en 1814. Dans l’empire d’Autriche-Hongrie, la majorité des Slovènes était répartie entre les provinces de Carniole, de Styrie et de Carinthie. Un mouvement national slovène, porté par une culture autonome, se développa au XIXe siècle. Il était marqué par l’influence de divers courants, notamment le panslavisme, et se rapprocha progressivement d’un projet d’union avec les peuples slaves du Sud. 

En 1918, l’unification fut réalisée avec les Serbes, les Croates et les Monténégrins au sein d’un nouvel État, le «royaume des Serbes, Croates et Slovènes», la future Yougoslavie. Mais, les règlements territoriaux consécutifs à la Première Guerre mondiale furent très défavorables à la Slovénie : en 1920, celle-ci dut céder Klagenfurt à l’Autriche, et l’Istrie et les Alpes juliennes (régions peuplées de 1.300.000 Slovènes) à l’Italie. En 1941, la Slovénie fut divisée en trois régions : le Sud, jusqu’à Ljubljana, fut annexé par l’Italie fasciste, le Nord occupé par les Allemands, et une petite partie au nord-ouest, sur la rive gauche de la Mur, le Prekmurje, par les Hongrois. Partout, les Slovènes furent soumis à des politiques brutales de dénationalisation et d’assimilation. 

Après l’effondrement du IIIe Reich en 1945, la Yougoslavie, qui avait été démantelée en 1941 se reconstitua en une fédération socialiste dont la Slovénie, ayant récupéré les territoires perdus en 1920, devint l’une des républiques, avec Ljubljana pour capitale. La Slovénie connut alors un essor démographique et économique important qui fit d’elle l’une des régions les plus riches de la fédération. 

Chronologie (1991) Le 25 juin 1991, la Slovénie, proclama officiellement sa souveraineté et son indépendance, en même temps que la Croatie. Cette déclaration provoqua l’intervention des troupes de l’armée fédérale (en majorité serbe). La guerre dura 19 jours et se termina par une victoire slovène. Le nouvel État fut reconnu par la Communauté internationale en janvier 1992. Il fut ainsi admis à l’OSCE (avril), puis à l’ONU (mai), et signa en mars 1994, le «partenariat pour la paix» de l’OTAN. En 1996, la Slovénie et la République fédérale de Yougoslavie signèrent un accord de reconnaissance mutuelle, qui leur permit de reprendre leurs relations, rompues depuis 1991. 

En novembre 1997, Milan Kucan, déjà élu en 1990 et 1993, a vu son mandat reconduit dès le premier tour du scrutin présidentiel. Il maintint Janez Drnovsek à la direction du gouvernement jusqu’en juin 2000, date à laquelle Andrej Bajuk est devenu Premier ministre.