ECONOMIE – SLOVENIE

La Slovénie est dotée de ressources naturelles variées (plomb et zinc à Mežica, mercure à Idrija, charbon à Velenje, pétrole à Lendava, bois) et son industrie est très diversifiée (sidérurgie à Jesenice, métallurgie à Maribor, textile à Celje, électronique à Ljubljana). Les Alpes slovènes sont traversées par d’importantes voies de passage entre l’Adriatique et l’Europe centrale. La région a bénéficié depuis longtemps du commerce lié à la circulation: ceci explique son développement précoce et sa situation économique actuelle relativement privilégiée. Autrichien jusqu’en 1918, le pays a été doté dans la seconde moitié du XIXe siècle d’un réseau ferroviaire cohérent qui a favorisé son industrialisation. Outre la vallée de la Drave, au nord (industries de Maribor), le sillon principal de la Save joint par des cols peu élevés la Yougoslavie à l’Autriche et à l’Italie (Klagenfurt et Tarvis). De grandes industries modernes se regroupent le long de la voie de chemin de fer. 

La Slovénie est réputée être le pays d’Europe centrale et orientale ayant le niveau de vie le plus élevé. Par le passé, les Slovènes étaient surnommés les Suisses de la Yougoslavie. Après sa sortie de Yougoslavie, la Slovénie a connu deux années de récession et a dû procéder à de profondes réformes économiques. Dès 1993, on a pu observer la reprise de la croissance. Celle-ci s’est poursuivie selon un rythme modéré (4,1 % en 1995, 3,1 % en 1996, 3,8 % en 1997). Le chiffre de 4 % est avancé pour 1998. La politique monétaire a porté ses fruits : l’inflation, qui atteignait un peu plus de 200 % en 1992, a été ramenée à 19,8 % dès 1994, pour atteindre 5,5 % dans les premiers mois de 1998. 

Le processus de privatisation, qui avait été initié avant l’indépendance, ne s’est développé qu’avec celle-ci et ne s’effectue que très lentement; on comptait cependant, en 1997, 1.000 entreprises privatisées. La part du PIB générée par le secteur privé ne représente que 50,55 %, et les entreprises d’État concentrent toujours des secteurs stratégiques tels que l’énergie, les télécommunications ou les banques; elles restent placées sous le contrôle de leurs directeurs et ne sont pas soumises au contrôle strict des autorités. En outre, la diminution des investissements étrangers au cours des premiers mois de 1998 pourrait encore ralentir l’amélioration de la gestion des entreprises. Il faut d’autre part noter que la privatisation par coupons à donné lieu à un marché parallèle très actif, qui témoigne des luttes que se livrent les différents dirigeants en place.

La séparation d’avec la République fédérative de Yougoslavie a privé la Slovénie d’une grande partie de ses débouchés. Le marché yougoslave qui représentait le tiers de ses ventes, lui permettait de s’approvisionner à bon marché en matières premières en provenance de Serbie. Aujourd?hui, le pays réalise 67 % de ses échanges avec l’Union européenne, dont 30 % avec l’Allemagne, les anciennes républiques yougoslaves conservant cependant une place de choix avec 15 % des exportations et 7 % des importations. La Slovénie cherche également à diversifier ses marchés en s’orientant notamment vers la CEI et plusieurs autres pays tels que les États baltes, la Bulgarie, Israël et la Turquie.