Etat d’Europe et d’Asie, limité au nord-ouest par la Finlande, l’Estonie et la Lettonie, à l’ouest par la Biélorussie, au sud-ouest par l’Ukraine, au sud par la Géorgie et l’Azerbaïdjan, au sud-est par le Kazakhstan, la Mongolie et la Chine, et baigné au nord par la mer Blanche et l’océan Arctique, au nord-ouest par la mer Baltique, au sud par la mer Noire et la mer Caspienne, et à l’est par l’océan Pacifique.
La Russie est depuis 1992 la Fédération de Russie, héritière dans ses frontières de la République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR) ; elle regroupe aujourd’hui 89 entités («sujets») administratives : 21 républiques, 49 régions (oblast), 10 arrondissements autonomes (okroug), 6 territoires de la frontières (kraï), 1 région autonome et 2 villes fédérales (Moscou et Saint-Pétersbourg).
Avec une superficie de 17.075.400 km² (31 fois la France), la fédération de Russie demeure le plus vaste État du monde ; c’est aussi l’un des rares pays dont le territoire soit à cheval sur deux continents, pour un quart en Europe, pour les trois quarts en Asie.
Relief et hydrographie L’immensité et la platitude, voilà ce qui caractérise le relief de la Russie, généralement qualifié de «monotone». Ce gigantesque espace s’étire sur 10.000 km de la mer Baltique à l’ouest à l’océan Pacifique à l’est, et sur 3.000 km de l’océan glacial Arctique au nord à la mer Caspienne au sud. Le territoire est constitué d’une succession d’immenses plaines et plateaux bordés au sud et à l’est par des chaînes de montagnes de haute altitude, respectivement le Caucase et les chaînes montagneuses d’Extrême-Orient ; considérée comme la frontière naturelle entre l’Europe et l’Asie, la chaîne de l’Oural, en revanche, constitue une ligne au relief peu accentué.
Situé à l’ouest de l’Oural, le territoire de la Russie d’Europe est une vaste plaine dont l’altitude moyenne est inférieure à 200 m. La plaine russe forme en fait une succession de glacis à pente insensible, confondus habituellement sous le nom de «table russe». On rencontre cependant quelques hauteurs comme les monts de Khibiny (1.191 m), situés dans la presqu’île de Kola ou le plateau des Valdaï (343 m au mont Kamenik), dans la région de Moscou, sorte de château d’eau de la plaine européenne puisque la Dvina occidentale, le Dniepr et la Volga y prennent leur source. Plus long fleuve d’Europe, tributaire de la mer Caspienne, la Volga (3.531 km), avec ses deux affluents principaux, la Kama et l’Oka, arrose la partie orientale de la plaine. La région est bordée à l’est par l’Oural, massif qui marque sur plus de 2.000 km la limite entre la Russie d’Europe et la Sibérie. Ses alignements de rides héritées de plissements de l’époque primaire, qui se tiennent entre 1?500 et 1.800 m d’altitude, culminent au mont Narodnaïa (1.894 m). Particulièrement riche en ressources minérales, surtout dans ses parties centrale et méridionale, l’Oural est l’une des grandes régions industrielles de la Russie. Irriguée par le Don (1.870 km), la partie méridionale de la Russie, bordée à l’ouest par la mer d’Azov et à l’est par la mer Caspienne, possède des sols de terres noires particulièrement fertiles (tchernozem). Elle est limitée au sud par le Caucase, complexe de chaînes volcaniques associé aux domaines orogéniques récents de l’Asie occidentale, encore fréquement sujet aux tremblements de terre. À l’extrême sud, le Grand Caucase, qui marque la frontière avec la Géorgie et l’Azerbaïdjan, culmine à l’Elbrouz (5.642 m). Région difficilement pénétrable, il est creusé de petites vallées transversales, sans communication les unes avec les autres, sillonnées de fleuves qui vont se jeter dans l’avant-pays caucasien, la Ciscaucasie, un vaste plateau encadré par le Terek, tributaire de la mer Caspienne, et le Kouban qui coule vers la mer Noire. Bordée par la mer Blanche et la mer de Barents, dépendances de l’océan glacial Arctique, la partie nord de la plaine russe est une zone mal drainée, qui compte plusieurs lacs hérités des glaciations de l’ère quaternaire, comme le lac Ladoga, le plus grand d’Europe (18.400 km²) et le lac Onega (9.900 km²).
A l’est de l’Oural, la plaine de Sibérie occidentale, zone de basses terres, couverte de lacs et de marécages, s’étend sur plus de 2.000 km, jusqu’à l’océan glacial Arctique (mer de Kara) ; elle est principalement arrosée par l’Ob (3.700 km) et son affluent, l’Irtych. Au-delà de l’Ienisseï (3.487 km), le vaste plateau de Sibérie centrale, d’une altitude variant de 300 à 1.200 m, s’étire de l’océan glacial Arctique (mer des Laptev) aux hautes montagnes de l’Altaï (4.506 m au mont Beloukha) et aux monts Sayan (3.491 m au Mounkou Sardyk), chaînes qui marquent la frontière avec la Mongolie. Très riche en gisements minéraux, la région abrite aussi le lac Baïkal (31.685 km²), la plus vaste réserve d’eau douce de la planète. Biélorussie À l’est de la Lena (4.400 km), du détroit de Béring au nord-est à la mer du Japon au sud-est, l’Extrême-Orient russe forme une région montagneuse, encadrée par les monts de la Kolyma (1.962 m) au nord, les monts Tcherski (3.147 m) et de Verkhoïansk (2.389 m) au centre, les monts Stanovoï (2.999 m) et Djougjour (1.906 m) à l’est, les monts Iablonoyï (1.680 m) au sud-ouest, les monts Sikhote-Aline (2.077 m) au sud-est. Principal fleuve de la région, l’Amour (4.354 km) indique la frontière avec la Chine (Mandchourie). Au nord-est, la péninsule du Kamtchatka, zone montagneuse (monts Koriakski, 4.750 m) et hautement sismique, s’avance entre la mer de Béring et la mer d’Okhotsk. Dans le prolongement, les îles Kouriles sont baignées à l’est par l’océan Pacifique, limite orientale du territoire de la Fédération de Russie.