ECONOMIE – ROUMANIE

Très rurale jusqu’en 1950 et encore aujourd’hui le pays le moins urbain de l’Europe de l’Est, exception faite de l’Albanie, la Roumanie de l’après-guerre a subi une socialisation de type soviétique. Comptant sur les ressources naturelles du pays, ses dirigeants ont cru bon de soutenir une industrialisation à marche forcée, mais à l’écart du Comecon. Or les ressources, plus variées qu’abondantes, n’ont pu répondre à leurs attentes, pas plus d’ailleurs qu’à celles d’une population sans expérience industrielle et exclue des bénéfices de la croissance. 

En février 1997, un programme de stabilisation économique a été mis en place sous l’impulsion du FMI. Il concerne la libéralisation des prix et des changes et s’appuie sur une politique monétaire très rigoureuse et des coupes drastiques dans les subventions budgétaires. Mais son application a exacerbé un malaise social et politique déjà existant dans le pays. La situation des échanges extérieurs s’est cependant améliorée grâce à une reprise de la croissance des exportations, 4,3 % en 1997 (en dollars), et à une diminution des importations de 1,4 %. Le déficit global des finances publiques, qui avait approché les 4 % du PIB en 1996, aurait légèrement diminué à 3,6 % en 1997. 

Mais les réformes en cours mettent aussi en relief les faiblesses de l’économie roumaine et le PIB a baissé de 6,6 % en 1997 alors qu’il avait augmenté de 3,9 % en 1996, de 7,2 % en 1995 et de 4 % en 1994. L’inflation a atteint 154,8 % en 1997 contre 38,8 % en 1996. Le pouvoir d’achat, déjà très faible, a reculé de plus de 22 % en 1997 et la taux de chômage a atteint 8,8 % en 1997 contre 6,6 % en 1996 et 9,5 % en 1995. 

En ce qui concerne les privatisations, une première loi a été édictée en août 1991. Entre 1994 et 1995, 1.300 entreprises ont été privatisées, dont 97 % de petite taille. Une loi votée en 1995 prévoyait la distribution gratuite de coupons à la population. Le programme de 1997 concernait 2.710 entreprises, mais, à la fin de l’année, 1.304 sociétés seulement avaient été privatisées. En février 1998, le gouvernement a adopté une nouvelle ordonnance d’urgence visant à rendre le processus de privatisation plus transparent et plus équitable, conforme aux mécanismes du marché, à attirer les investissements étrangers indispensables, et plus généralement à rassurer les partenaires extérieurs. En 1998, 2.745 entreprises devaient être privatisées, mais, au cours des huit premiers mois de l’année, 424 d’entre elles seulement avaient été vendues, dont une soixantaine à des acheteurs étrangers.