L’ECONOMIE HOLLANDAISE

 

L'ECONOMIE HOLLANDAISELe bassin houiller du Limbourg méridional, jonction de ceux de Liège et d’Aix-la-Chapelle, est abandonné tant les conditions d’exploitation y étaient devenues médiocres. La tourbe, très utilisée dans le passé, ne joue plus qu’un rôle mineur. Le gaz naturel de Groningue (découvert en 1959) permet des exportations, notamment vers la France et l’Allemagne; les gisements de la mer du Nord devraient le relayer et fournir aussi un peu de pétrole. Le potentiel hydroélectrique est peu exploité. À l’exception du sel gemme de la Twente, dans l’est du pays, les Pays-Bas recèlent peu de matières premières minérales.

L’agriculture occupe une place importante dans les exportations. Sa modernisation, bien que précoce, a peu joué sur la taille des exploitations. Le climat et les sols étant peu favorables à la céréaliculture, les Néerlandais ont développé l’élevage, traditionnellement sur des prairies naturelles (élevage bovin laitier dans le nord et l’ouest du pays), et plus récemment le hors-sol (porcs et volailles) dans l’Est et le Sud. Cette politique, favorable à l’essor des cultures fourragères, a engendré une pollution qui a amené les pouvoirs publics à freiner l’extension des élevages industriels. L’horticulture, qui fait un large usage des engrais et des pesticides (cultures maraîchères et florales), est davantage compatible avec les très fortes densités humaines. Les cultures les plus intensives, certaines sous serres chauffées, sont localisées dans l’Ouest du pays: légumes, fruits, fleurs. L’encadrement et le perfectionnement de la commercialisation, symbolisés par les enchères «au cadran», entretiennent le dynamisme de ce secteur.

La pêche a moins d’importance, nonobstant la vivacité des traditions maritimes néerlandaises. Deux ports modernes, IJmuiden (près d’Amsterdam) et Scheveningen (un quartier de La Haye), collectent l’essentiel des prises. 

Industrie

Hormis pour l’agroalimentaire, l’industrie, née du commerce, est tributaire de matières premières importées, surtout des produits pétroliers. Cela explique la domination des implantations entre Rotterdam et la mer du Nord, où s’égrènent raffineries et usines chimiques (matières plastiques, textiles synthétiques). L’installation de hauts-fourneaux sur le littoral (IJmuiden-Velsen), après la Première Guerre mondiale, est née d’une initiative gouvernementale. La chimie lourde s’est développée à partir du sel gemme de la Twente. Les industries de transformation, les mieux représentées avec le textile et la confection, connaissent un net recul. La construction navale est en déperdition. L’agroalimentaire, la chimie fine, les constructions mécaniques, électriques et électroniques bénéficient, en revanche, d’une conjoncture plus favorable. La décentralisation industrielle amorcée dans les années 1950 a été une réussite, hormis pour certaines branches de pointe. L’Ouest, qui a perdu ses usines, a gagné en bureaux.

Un des atouts majeurs des Pays-Bas est d’abriter de puissantes multinationales: outre les deux géantes anglo-néerlandaises Shell et Unilever (chimie, agroalimentaire) se distinguent Philips (dont le siège se trouve à Eindhoven), Akzo (chimie) et Fokker (aviation). La petitesse du marché intérieur et la grande variété des branches industrielles, notamment dans les secteurs de pointe, incitent à une politique dynamique d’exportation.