HISTOIRE – MALTE

Malte fut peuplée dès environ 5200 av. J.-C. et une civilisation préhistorique importante a existé sur l’île avant l’arrivée des Phéniciens qui lui donnèrent le nom de Malat, c’est-à-dire lieu sûr. Des grecs s’installent aussi sur l’emplacement de l’actuelle Mdina et apportent un régime démocratique à Malte. L’île passa ensuite sous le contrôle de Carthage (-400) puis des Romains (-218), avant d’être conquise par les Arabes en 870. La colonisation arabe donna à Malte une grande partie de sa culture, et notamment sa langue nationale, le maltais.

En 1090, les Normands, maîtres de la Sicile, menés par le comte Roger de Hauteville, s’emparent de Malte. En 1127, l’île passa sous domination sicilienne. Pendant cette période, les Maltais se rechristianisèrent, mais conservèrent leur langue arabe, tout en empruntant massivement une partie de leur vocabulaire au sicilien et à l’italien. En 1530, Charles Quint, empereur germanique et roi d’Espagne, qui avait hérité des possessions de Naples et de la Sicile, offre Malte à l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, un ordre consacré à la défense du Royaume latin de Jérusalem, en compensation de Rhodes d’où ils ont été chassés par les Ottomans : le grand maître de l’ordre devient le souverain de Malte. L’ordre changea alors de nom et prit le nom de l’Ordre de Malte. Ils édifièrent plusieurs fortifications et purent résister victorieusement au siège turc de 1565.

Leur domination prit fin en 1798 avec la prise de l’île par Napoléon Bonaparte. En 1800, les Maltais appelèrent les Anglais à l’aide en raison de plusieurs lois impopulaires promulguées par Bonaparte. Cependant, les Britanniques refusèrent de rendre l’archipel à l’ordre de Malte, et l’annexèrent officiellement à l’Empire britannique en 1814, par le Traité de Paris. Toutefois les Britanniques ne furent pas mieux acceptés que les Français : ils ont imposé unilatéralement leur langue accaparèrent tout le pouvoir politique et économique. Cette situation d’exploitation coloniale provoqua en retour la montée de fortes revendications nationalistes, et les Britanniques durent concéder de nouvelles constitutions augmentant le nombre d’élus maltais au Conseil législatif, puis reconnaître (en 1934) la langue maltaise.

Enfin, l’indépendance du pays fut reconnue le 21 septembre 1964, mais Malte conserva la Reine Elisabeth II à sa tête, comme de nombreux pays du Commonwealth. Ce n’est que dix ans plus tard, le 13 décembre 1974, que Malte proclama la République et élit un Président à sa tête. L’adhésion de Malte à l’Union européenne est devenue effective le 1er mai 2004, onze ans après les premières négociations.

NB : Durant la Seconde Guerre mondiale, Malte joua un rôle important en raison de sa proximité avec les forces de l’Axe, ce qui valut au pays la Croix du roi George pour son courage ; cette croix figure aujourd’hui sur le drapeau national.