ECONOMIE ESPAGNOLE

Engagé dans les années 1960, l’essor économique de l’ Espagne a été remarquable. Il s’est accompagné d’une modernisation accélérée de la structure sociale, désormais proche de la norme européenne. La part de la population travaillant dans l’agriculture est de 7,2 % début 2001, un chiffre toutefois supérieur aux autres pays occidentaux ; mais elle s’élevait encore à 23,4 % en 1975 avant de baisser au rythme d’un exode rural brutal (15,9 % en 1986, 11,8 % en 1990). L’emploi industriel se maintient à un niveau élevé — 29,6 % en 1996, 31,2 % début 2001 — malgré la rupture qu’a constituée la crise des années 1970 et la période de restructuration qui l’a suivie. Enfin les activités de service sont stables depuis 1996 à 61,7 % (39,8 % en 1975, 52,3 % en 1986, 54,8 % en 1990).

 
Malgré une diminution sensible dans les années 1980, l’inflation reste une préoccupation forte. S’établissant autour de 5 % au début de la décennie 1990, elle a amorcé une nouvelle descente pour atteindre 1,8 % en 1998, son niveau le plus bas depuis les années 1960.
Par ailleurs, le niveau de chômage demeure le plus élevé de l’Union européenne — il dépasse de deux points la moyenne communautaire — malgré un reflux spectaculaire : 24,2 % en 1994 (chiffre record), 21,8 % en 1996, 18,8 % en 1998, 15,4 % en 1999, 13, 6 % en 2000, 13 % pour le second trimestre de l’année 2001.
 
Agriculture et pêche
On distingue quatre Espagne agricoles : celle du monte, avec ses garrigues longtemps transformées en terres de parcours pour les troupeaux, est à peu près stérile ; celle du Norte, déjà plus océanique, est le domaine des élevages (laitages, boucherie) ; celle des cultures arbustives (oliviers, amandiers, noisetiers, caroubiers) ; celle, méditerranéenne, des cultures en secano : céréales, vignes, oliviers, ainsi que fruits et légumes, sont cultivés grâce aux techniques d’irrigation des huertas. L’ Espagne, qui possède le premier vignoble du monde par la superficie, est cependant devancée par la France et l’Italie pour ce qui est de la production de vin.
 
Mines et énergie 
Les principales richesses exploitées sont le plomb (Linares), les pyrites de cuivre (Minas de Riotinto) et le mercure d’ Almadén (qui est propriété de l’État) ; le fer de Biscaye, autour de Bilbao, est à la base de l’industrie lourde.
 
Industrie
La production industrielle représentait 17,6 % du PIB en 2000. On doit noter la prééminence des petites et moyennes entreprises : celles de moins de 20 salariés totalisent environ 80 % des établissements mais regroupent moins du quart des employés ; un pourcentage qui correspond aussi à la part d’emploi des quelques centaines d’entreprises comptant au moins 500 salariés.
L’éventail industriel de l’ Espagne est large. La métallurgie (Asturies, Biscaye, Sagunto), 
La pétrochimie, secteur largement dépendant de l’approvisionnement extérieur, est dispersée à Puertollano, Tarragone et Algésiras. 
Le bâtiment, dont les bons résultats sont pour une large part imputables à la conjoncture très favorable des années 1980, est étroitement lié à la fréquentation touristique. 
L’ Espagne occupe une place honorable dans les domaines des machines-outils (Pays basque), de la construction navale (Galice), de l’automobile (SEAT, FASA-Renault, Ford, Citroën), qui place l’ Espagne au cinquième rang mondial des producteurs. 
Le pays catalan est de longue date un producteur renommé de textiles et de chaussures.
 
La manne touristique Le tourisme a joué un rôle essentiel dans le développement économique de l’Espagne.
Depuis lors, le nombre de touristes est en hausse constante et atteignait 58,6 millions en 1999 : 31,8 millions sont des Espagnols et 26,8 millions des étrangers, originaires à 76,8 % de l’Union européenne — Français en tête —, 5,8 % viennent des Etats-Unis, 2,8 % du Japon. L’équipement augmente rapidement, avec plus de 16.200 établissements hôteliers et 1.282.013 places en 1999.