TCHERNOBYL

 

Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl explosait, provoquant l’une des pires catastrophes nucléaires de l’histoire. Un événement qui a malheureusement contredit tous les discours rassurants des experts nucléaires qui, à l’Est comme à l’Ouest, clamaient qu’un accident était impossible. 

Cette catastrophe a aussi montré, n’en déplaise aux autorités françaises, que le nucléaire est bel et bien une menace planétaire, car le nuage radioactif a fait le tour du monde, contaminant de nombreuses régions bien au-delà des frontières de l’ex-URSS.

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Que s’est-il passé ?

L’accident majeur s’est produit au sein de l’unité 4 de la centrale électrique nucléaire de Tchernobyl en ex-URSS. L’équipe en place avait, ce jour-là, l’intention de vérifier si les turbines produisaient suffisamment d’électricité pour continuer à alimenter les pompes de refroidissement en cas de coupure de courant. 

Lors de ce test, la puissance du réacteur devait être réduite à 75 % de sa capacité. Cette procédure ne se déroula pas comme prévu et le niveau tomba en dessous de 1 %. Les opérateurs ont donc décidé d’augmenter lentement la puissance. Mais au bout de 30 secondes, une hausse soudaine et inattendue d’électricité se produisit. Le système de fermeture d’urgence du réacteur (qui aurait dû interrompre une réaction en chaîne) ne se déclencha pas. 

Les éléments du réacteur comportant du combustible éclatèrent, déclenchant une violente explosion. La couverture de protection de 2 000 tonnes qui recouvrait le bâtiment fut soufflée. Les barres de combustible se mirent à fondre, atteignant des températures de plus de 2 000 °C. Le graphite qui couvrait le réacteur s’enflamma. Il brûla pendant neuf jours, dégageant 12 x 1018 becquerels (1) de radiations rejetés dans l’environnement. 

L’évacuation des 45 000 habitants, dont 16 000 enfants, de la ville de Pripyat, située à 3 km de la centrale, ne débutera que le dimanche en début d’après-midi, donc 12 heures environ après l’accident. L’évacuation est présentée aux habitants comme nécessaire en raison d’une « situation radiologique défavorable », pour seulement 2 ou 3 jours. Personne ne se doutait alors que ce départ serait définitif. 

La ville de Tchernobyl ne sera alertée que le lundi matin et évacuée le dimanche suivant. 

Au total, ce sont un peu plus de 110 000 personnes qui durent abandonner leurs maisons et leurs villages. 

Le travail des liquidateurs

Durant les premiers jours qui suivirent la catastrophe, des militaires à bord d’hélicoptères bouchèrent le trou béant du réacteur en lançant dessus du plomb et des sacs de sable. 

Entre 1986 et 1991, 800 000 jeunes Soviétiques ont été envoyés sur les lieux de la catastrophe pour nettoyer le site. Ce sont les fameux liquidateurs, dont personne ne sait réellement ce qu’ils sont devenus. Ces hommes qui, insuffisamment protégés contre les radiations, ont néanmoins fait preuve d’un véritable héroïsme. Pour eux, les autorités vont se livrer à un coupable trucage : les taux d’irradiation mortels sont revus à la hausse. Ainsi, alors que le seuil mortel pour la durée d’une vie humaine était de 35 rems, le plafond passe soudainement à 70 rems. 

Sans le travail de ces liquidateurs, les conséquences de l’accident de la centrale auraient été bien plus graves, aux alentours mais aussi dans toute l’Europe. 

De plus, la décontamination du lieu était illusoire, dans la mesure où nul ne savait où transférer le terrain hautement contaminé.

Personne, en URSS comme dans le monde, n’avait envisagé un accident nucléaire…

Source: greenpeace.org