SLOBODAN MILOSEVIC

 ( 1941 – 2006 )

Slobodan Milosevic (né le 20 août 1941 à Požarevac, Serbie et décédé le 11 mars 2006 à Scheveningen, Pays-Bas d’un infarctus du myocarde), est un homme d’État serbe, ancien Président de Serbie et de la République fédérale de Yougoslavie.
Fils de Svetozar Milosevic, un prêtre orthodoxe, et d’une enseignante né a Požarevac en Serbie, il rejoint en 1959 la Ligue des Communistes de Yougoslavie. En 1964, il termine ses études de droit à l’Université de Belgrade, et travaille d’abord dans l’industrie (compagnie publique de gaz Technogaz), puis dans la finance où il exerce jusqu’en 1983 la fonction de directeur de la Beogradska banka (Beobanka, Banque de Belgrade).
 
Alors que Slobodan Milosevic apparaît comme un homme à tempérament introverti et piètre orateur et sans charisme particulier, il devient en 1984 chef de la section de Belgrade au Parti communiste. Sa carrière politique de premier plan commence en 1986, quand il remplace Ivan Stambolić à la tête du Présidium du Comité central de la Ligue des communistes de Serbie en 1986. Il est réélu en 1988. En mai 1989, il est élu Président de Serbie et transforme en 1990 le Parti communiste en Parti socialiste. Il préside également au changement de Constitution qui donne au Président un pouvoir accru. Le 20 décembre 1992, il est réélu à la présidence, cette fois au suffrage universel direct.
 
Guerre civile yougoslave
En juin 1991, la Croatie et la Slovénie font sécession de la République fédérale socialiste de Yougoslavie, suivies par la Macédoine et la Bosnie-Herzégovine. La Serbie demande à ce que les importantes minorités serbes de Croatie et de Bosnie aient le droit à l’auto-détermination et restent avec elle dans la République fédérale socialiste de Yougoslavie. Ceci conduit à une sanglante guerre civile, qui se termine en 1995 avec les accords de Dayton. Le Président Milosevic fait alors figure de pilier de la paix régionale.
 
En 1998, des émeutes séparatistes ont lieu dans la province serbe du Kosovo, du fait de l’importance de celle-ci, considérée comme le berceau du peuple serbe mais qui est habitée à 90% par des Albanais musulmans mais peu pratiquants. Milosevic prétexte un mauvais traitement des Serbes du Kosovo pour retirer toute son autonomie au Kosovo qui voulait devenir une république à part entière. Parallèllement, depuis 1996, des contestations internes du pouvoir de Milosevic surviennent suite à des accusations de fraude électorale dans le scrutin municipal : des étudiants manifestent dans la rue, entraînant avec eux une partie importante de la population à Belgrade. Pendant l’hiver 1996, les manifestations sont quotidiennes. En février 1997, après plusieurs semaines de résistance, Milosevic finit par reconnaître la victoire de l’opposition.
 
En juillet 1997, Milosevic est élu à la tête de la République fédérale de Yougoslavie (RFY), comprenant la Serbie et le Monténégro. Les actions serbes au Kosovo finissent par émouvoir l’opinion internationale, et en 1999, l’OTAN ordonne des frappes aériennes contre la RFY (du 24 mars au 10 juin), forçant celle-ci à retirer ses troupes du Kosovo en 1999.
 
Devant le Tribunal pénal international
Cette même année, il est inculpé devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
 
En septembre 2000, il est battu aux élections présidentielles fédérales par Vojislav Koštunica et son régime est renversé en octobre 2000. Arrêté le 1er avril 2001 pour abus de pouvoir et corruption, il est livré à l’ONU par le gouvernement serbe en juin 2001. Son procès, qui a débuté le 12 février 2002, le fait comparaître devant le TPIY pour crimes contre l’humanité, infraction graves aux Conventions de Genève et violation des lois ou coutumes de la guerre.
 
Des doutes sur sa mort
Milosevic meurt au centre de détention des Nations Unies à Scheveningen, le 11 mars 2006 avant la fin de son procès. Les premières annonces indiquent que sa mort est naturelle. Il souffrait de problèmes cardiaques et d’hypertension. Toutefois une autopsie complète et des analyses toxicologiques ont été demandées afin d’établir avec certitude les causes de sa mort. Il avait déclaré au mois de février à ses avocats craindre un empoisonnement.
 
Son conseiller juridique, qui a montré un document de six pages, a affirmé que l’ancien Président a écrit une lettre la veille de sa mort dans laquelle il a affirmé que des traces d’un "médicament puissant" destiné au traitement de la lèpre ou de la tuberculose avaient été détectées dans son sang en janvier. Il y affirmait être très inquiet et avoir peur que l’on tente de l’empoisonner.
 
Selon le résultat du rapport d’autopsie publié le 12 mars dans la soirée, Slobodan Milosevic est décédé d’un infarctus du myocarde.