NICOLAE CEAUSESCU

 Nicolae Ceausescu (1918-1989) fut le leader communiste de la Roumanie depuis 1965 jusqu’aux événements de décembre 1989 guand il fut renversé et exécuté.

Membre des jeunesses communistes dans les années ’30, Ceausescu fut emprisonné en 1936 et, une seconde fois, en 1940, à cause de ses activités dans le cadre du parti communiste. En 1939, il épousa Elena Petrescu. En prison, il parvint à jouir de la protection de Gheorghe Gheorghiu-Dej, celui même qui devint en fait, en 1952, le chef de l’État roumain. Après s’être évadé en août 1944, Ceausescu fut promu secrétaire des jeunesses communistes (1944-1945). À la fin de 1947, il fut ministre de l’agriculture et ensuite, promu général de brigade, il devint vice-ministre des forces armées (1950-1954). Sous Gheorghe Gheorghiu-Dej, Ceausescu détint une position-clé dans le Bureau politique.

A la mort de Gheorghe Gheorghiu-Dej, en mars 1965, Ceausescu lui succéda à la direction du parti communiste, dont il fut le secrétaire général à partir de juillet 1965; nommé en décembre 1967 président du Conseil d’État, il devint le chef de l’État. Dans les années ’60, poursuivant la politique indépendante de son prédécesseur, politique inaugurée un avril 1964, Ceausescu ordonna l’arrêt de la participation active de la Roumanie dans le cadre du Pacte de Varsovie et condamna l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1968 par les troupes de ce pacte, tout comme celle de l’Afganistan par l’URSS en 1979. En 1974, Ceausescu fut élu président de la Roumanie, fonction nouvellement créée.

Pendant qu’il déployait une politique extérieure indépendante de celle de Moscou, Nicolae Ceausescu adopta une politique intérieure d’oppression. Lors d’une première étape, il parvint à jouir de l’appui populaire interne, ainsi que de celui de l’extérieur pour sa politique d’indépendance. Cependant, la police secrète (Securitate) exerçait un contrôle particulièrement sévère sur le mass-media et sur la liberté d’expression et ne tolérait aucune sorte d’opposition interne. Ayant pris la décision de rembourser l’importante dette extérieure accumulée à cause d’une politique d’investissements le plus souvent peu ou pas du tout rentables, Ceausescu exigea à partir de 1982 que l’on exportât la plupart de la production industrielle et agricole du pays. La diminution à outrance de la nourriture, des combustibles, de l’énergie et des médicaments réduisit la Roumanie, qui avait atteint auparavant un certain degré de développement économique, à la disette. En plus, Ceausescu avait imposé un absurde culte de la personnalité; dans le même temps, il attribua à sa femme, Elena, et à plusieurs membres de sa famille, de hautes fonctions dans l’État et dans le Parti. Il mit en oeuvre des projets gigantesques, dont celui de démolir des milliers de villages; on lui doit aussi la démolition d’un cinquième de la zone centrale de Bucarest, y compris des églises et des édifices à une importante valeur historique.

Le régime Ceausescu s’effondra après que le dictateur eût ordonné aux forces armées d’ouvrir le feu contre la population révoltée de Timisoara, le 17 décembre 1989. Des manifestations anticommunistes éclatèrent aussi à Bucarest et dans d’autres villes de Roumanie. Le 22 décembre 1989, l’armée passa du côté des protestataires. Cette même journée, Ceausescu et sa femme s’enfuirent de Bucarest à bord d’un. hélicoptère, mais ils furent capturés et mis sous les verrous. Le 25 décembre, ils furent jugés sous l’accusation de crime à caractère de masse.