( 1480-1521 )
Magellan fut issu d’une humble noblesse portugaise et orienté très jeune vers la carrière des armes. Il étudia aussi la navigation et travailla au département de la Marine à Lisbonne. Dès 1505, on peut le situer dans les Indes orientales. Probablement parti avec la flotte d’Almeida en tant qu’officier. Sous les ordres d’Alburquerque, Magellan participa au bombardement d’Ormuz et peut-etre aussi un peu auparavant à la bataille de Diu gagnée contre un flotte egypto-vénitienne. Après avoir fait un peu de commerce avec son propre argent, il décida de revenir au Portugal pour finir tranquillement ses vieux jours. Mais le navire s’échoua au passage du cap Bonne Espérance et coula avec toutes ses richesses. Magellan, sauf mais ruiné, fut ramené par un navire aux Indes. En 1511, il participa au bombardement de Mallaca, toujours sous les ordres d’Alburquerque. Les portugais avaient alors les moyens d’atteindre directement les fabuleuses îles aux épices. Un ami de Magellan, Serrao, s’y rendit avec difficultés, et de là transmit régulièrement à son ami des informations sur la navigation dans les îles. Magellan ne put le rejoindre. Il retourna au Portugal en 1513.
Du Portugal, il partit guerroyer au Maroc. Une sombre histoire de corruption salit son nom. Il plaida plusieurs fois devant le roi Manuel sans succès. Après cet échec, il renia sa citoyenneté et partit à Séville (1517) offrir ses services à Charles I de Castille et d’Aragon (Charles Quint). Il se maria avec la fille de Diogo Barbosa, un transfuge du Portugal, comme lui, lassé de l’ingratitude du roi.
Ce fut vers cette période qu’il entendit parler de la découverte de Balboa et qu’il songea aussitôt que les îles aux épices de son ami Serrao ne devaient pas être très loin à l’ouest du continent américain, sous-estimant grandement ainsi la taille de l’océan Pacifique. Il avait de plus un argument politique en faveur de l’Espagne. Les îles, d’après ses calculs, se trouvaient du côté espagnol de la fameuse ligne de démarcation qu’il interprétait comme le méridien passant des deux côtées de la Terre (au milieu de l’Atlantique et de l’autre côté en Asie).
Le roi accepta l’idée d’un tel voyage vers l’ouest en 1518, mais les portugais, craignant pour leur monopole sur les épices, firent un barrage diplomatique qui retarda l’expédition. Finalement le 10 aôut 1519, 5 navires sous le commandement de Magellan quittèrent Séville. L’importance de l’expédition (prés de 300 hommes) n’était pas seulement due aux richesses en épices attendues, mais aussi à la résistance portugaise anticipée. Le Portugal envoya en effet deux flottes de navires intercepter Magellan. L’une au Brésil et l’autre au cap Bonne Espérance. Sans résultat.
Magellan arriva au Brésil où il resta 13 jours. Il explora le Rio de La Plata (déjà visité par Diaz de Solis), une grande voie d’eau qui cachait peut-être un passage vers la mer de l’ouest, mais il se rendit compte que c’était un estuaire et hiverna un peu plus au Sud, en Patagonie. Là-bas, l’italien qui tenait le journal de bord le plus détaillé que nous avons de l’expédition, décrivit des hommes deux fois plus grands que les européens et courant si vite qu’ils ne pouvaient jamais les rattraper. Le mystère reste entier sur l’existence de tels hommes. Magellan était déterminé à tenter sa chance plus au sud pour trouver un passage. Ses hommes l’étaient moins. Une mutinerie de trois commandants dut être réprimée. Pendant la traversée du cap qui porte son nom, Magellan perdit deux navires. Un navire s’échoua, l’autre se mutina et rentra en Espagne.
Magellan fit alors route plein Nord, puis plein Ouest arrivé à l’equateur. L’équipage souffrit de malnutrition. L’océan était si calme pendant cette partie du voyage que Magellan l’appella le Pacifique. La flotte traversa tout le Pacifique et n’aperçut pas -hélas, pour les hommes malades- les îles polynésiennes. Ils aboutirent aux îles Mariannes puis aux Philippines. Magellan conclut des pactes d’alliance avec les chefs locaux et se lança dans un formidable et pacifque prosélytisme religieux. En voulant imposer la suzeraineté de son roi sur une île voisine, il mourut, préférant protéger de son corps la retraite de ses soldats.