L’ECONOMIE ECOSSAISE

Les activités pastorales dominent l’agriculture. Les grands domaines fonciers se consacrent à l’élevage extensif et à la chasse. Plusieurs millions de moutons, répartis en troupeaux de quelques milliers de têtes, y sont élevés, les animaux demeurant livrés à eux-mêmes toute l’année, particulièrement dans les Highlands. La surveillance est plus grande dans les Uplands, où l’élevage des bovins est en progrès. C’est encore dans les Uplands que sont fabriqués les fameux tissus de laine, connus sous le nom de tweed. Dans les Highlands encore, les cerfs et surtout les coqs de bruyère, ou grouses, constituent un gibier d’autant plus recherché qu’il tend à se raréfier. Les cultures céréalières et fourragères se maintiennent dans les Lowlands. La pêche, jadis active, a conservé le plus souvent une structure artisanale; elle donne vie à quelques ports de la côte occidentale, tels Gairloch et Ullapool, et au seul grand port de la côte orientale, Aberdeen, qui concentre la production de poissons séchés et salés.
 
Cependant, de nouvelles activités apparaissent. Pour des raisons d’ordre écologique, mais aussi pour alimenter les usines de pâte de bois de la région de Fort William, le reboisement progresse d’année en année, de même que s’intensifie l’équipement hydroélectrique des Highlands par l’aménagement des lacs et des verrous glaciaires, notamment dans le comté d’Inverness. 
La puissance industrielle des Lowlands Au vide des Highlands et au volume modeste des activités s’opposent les populations et la puissance industrielle des Lowlands, dont les aptitudes agricoles sont elles-mêmes remarquables. Dans le riche paysage bocager qui s’étend du firth du Forth à celui de la Clyde se succèdent champs de céréales et prairies artificielles: les rendements sont très élevés et une grande partie de la récolte fournit l’alimentation des bovins, élevés principalement en vue de la production de lait. Mais la véritable richesse des Lowlands est industrielle. Des bassins houillers, dont les couches alternent avec du minerai de fer, sont à l’origine de la sidérurgie et de la métallurgie lourde. Les chevalements des mines, les silhouettes massives des hauts-fourneaux, les halls de laminage, les grues de chantiers navals campent, sur les bords de la Clyde, le paysage classique des Pays noirs, et font de Glasgow la capitale industrielle de l’Écosse. La mise en valeur des gisements de houille de Lothians, Fife et Lanark a permis l’exploitation des hydrocarbures sous-marins de la mer du Nord, relançant ainsi l’économie écossaise. L’importation de minerais pallie depuis longtemps l’épuisement des gisements locaux; la fermeture de nombreux puits peu rentables illustre le déclin du charbon. Les aciéries se ressentent de la régression des chantiers navals, durement concurrencés par ceux du Japon. Le chômage sévit.
 
Un effort a porté sur l’amélioration des voies de communication: la construction d’autoroutes, de ponts suspendus sur les firths du Forth et du Tay, la modernisation des chemins de fer ont contribué au désenclavement des Lowlands. De nouvelles zones industrielles ont été créées. Enfin, des subventions gouvernementales (puis européennes) ont incité les investissements industriels. Ainsi ont pu s’implanter des industries chimiques, des usines d’aluminium, des ateliers de construction d’automobiles et de matériel électronique.
 
Edimbourg et Glasgow Les deux métropoles écossaises ont bénéficié des nouvelles activités industrielles. Édimbourg (420.000 h.), l’ancienne capitale politique, religieuse et intellectuelle, que double le port industriel de Leith, sur le Forth, s’est tournée vers l’électronique, parfaitement compatible avec la prédominance du secteur tertiaire, caractéristique de la ville. Glasgow (1.642.000 h.), située sur la Clyde, noyau de l’agglomération de Clydeside, demeure un centre houiller, sidérurgique et de métallurgie lourde.