ROUMANIE

Le nom de Roumanie résonne comme un écho à celui de Transylvanie, patrie de la plus célèbre des créatures de Bram Stoker: le comte Dracula. Le lien n’est pas que légendaire. En réalité, le prince de Valachie, réputé pour la cruauté des traitements qu’il infligeait à ses ennemis, servit de modèle à ce vampire flottant aux confins du réel. Son surnom évoque la crainte qu’il inspirait: " Vlad l’Empaleur ". C’est ce personnage qui présida, au XVe siècle, à l’expansion de la jeune Bucarest.

Martyrisée par l’histoire, malmenée par son dernier Dracula en date, le dictateur Nicolae Ceausescu, Bucarest a souffert plus que de raison. Sous le manteau gris de ses banlieues bétonnées et uniformes, l’étincelle brille pourtant encore – celle de cette ville flamboyante qui, entre les deux Guerres mondiales, en vint à être surnommée le " petit Paris de l’Est ". Jeune capitale de la Roumanie, elle connut alors un essor sans précédent. Des architectes français redessinèrent son vieux centre, traçant de larges avenues, dressant de fastes édifices, égayant des palais jusque-là austères.